Comme je le soulignais dans mon précédent article, l’apparition de l’internet public ébranla toute la structure de la société. Penchons-nous maintenant sur la toute première génération de cette toile communicationnelle : le web 1.0.
Le web 1.0, souvent évoqué avec une pointe de nostalgie par ceux qui ont eu la chance de le vivre, marque la genèse d’une révolution numérique. Avant même d’aborder les spécificités techniques, il est crucial de comprendre l’impact sociétal de ce premier web. À cette époque, la simple idée de pouvoir accéder à une bibliothèque mondiale, en temps réel et depuis son domicile, était sidérante. C’était le début de la démocratisation de l’information, l’entrée dans une ère où le savoir n’était plus réservé à une élite.Nous sommes dans les années 90’s du vingtième siècle.
Mosaic, ce premier navigateur inventé en 1993 par Marc Andreessen, joua un rôle clé en rendant cette technologie accessible à tous. Son interface graphique user-friendly permit même aux non-initiés d’explorer ce nouvel univers. Contrairement aux interfaces précédentes, basées sur du texte pur, Mosaic introduisit des éléments visuels et des boutons cliquables, créant une expérience utilisateur intuitive.
La nature statique du web 1.0 impliquait que les sites étaient essentiellement des vitrines. Les entreprises, institutions ou particuliers partageaient des informations sans attendre d’interaction avec leurs visiteurs. Cette dynamique était à l’opposé de ce que nous connaissons aujourd’hui : les utilisateurs étaient principalement des consommateurs passifs d’informations. Ils naviguaient de page en page via des liens hypertextes, découvrant des contenus parfois rudimentaires et pas toujours fascinants. L’un des aspects les plus remarquables de cette ère était l’absence quasi totale de commercialisation. Les premiers sites web n’étaient pas créés avec un objectif de profit, mais plutôt dans un esprit de partage et de découverte. Cela contrastait fortement avec l’évolution ultérieure du web où la monétisation devint un pilier fondamental.
Yahoo!, en tant que premier annuaire, fut un pionnier de cette période. Plutôt que d’utiliser des algorithmes pour indexer le contenu, les premières versions de Yahoo! comptaient sur de véritables humains pour référencer et classer les sites. Ce mode de fonctionnement souligne bien le caractère artisanal du web 1.0.
Par ailleurs, cette époque vit également la naissance de ce que nous appelons aujourd’hui les « mèmes internet ». Sans plateformes sociales pour les propager rapidement, ces mèmes se répandaient à une vitesse beaucoup plus lente, à travers les forums ou les sites web personnels.
Le web 1.0 était une période d’exploration, de curiosité et d’innocence. La technologie était nouvelle et les possibilités semblaient infinies. C’était une époque où le web était encore en grande partie inexploré. C’était une sorte de far-west numérique où les pionniers construisaient les fondations de ce qui allait devenir une révolution globale. Bien que limité en termes d’interactivité et de dynamisme par rapport aux versions ultérieures du web, le web 1.0 détient une place spéciale dans l’histoire et rappelle un moment où le monde numérique était encore jeune, brut et plein de potentiel.
Vous trouverez ci-dessous une vidéo d’ archives qui nous fait voyager en 1995 au coeur du web 1.0. Vous noterez le nombre extrêmement faible de personnes connectées à l’époque…
