Notre parcours de l’histoire des ordinateurs nous conduit naturellement vers les années 70 et 80 du vingtième siècle qui vit, suite aux progrès fulgurants de la miniaturisation et de la diminution des coûts de production, l’apparition des premiers ordinateurs personnels.
Il est important de reconnaître que l’évolution de l’informatique est liée à la combinaison d’innovations technologiques et d’aspirations sociétales. L’émergence de l’ordinateur personnel (PC) est un phénomène unique qui illustre parfaitement ce mélange.
Les premières incarnations de l’ordinateur étaient des monstres mécaniques souvent logés dans des pièces entières et nécessitant une équipe pour fonctionner. Largement dominées par des acteurs tels que l’armée et les grandes entreprises, ces machines étaient des investissements coûteux, visant principalement à réaliser des calculs complexes à des vitesses qui, à l’époque, étaient jugées remarquables. Cependant, ces appareils n’étaient guère pratiques pour une utilisation quotidienne ou pour des applications diverses.
L’arrivée des ordinateurs de la deuxième génération dans les années 1950 a marqué une révolution en termes de rapidité et de fiabilité. Grâce à l’utilisation de transistors au lieu de tubes à vide, ces machines sont devenues plus compactes, plus économes en énergie et moins coûteuses à produire. Néanmoins, elles demeuraient hors de portée du grand public.
Les années 1960 ont vu émerger la troisième génération d’ordinateurs avec l’introduction des circuits intégrés, conduisant à une réduction significative de la taille et une augmentation des capacités de traitement. Ces avancées ont permis aux ordinateurs d’entrer dans le monde des affaires pour des applications telles que la gestion des stocks et les systèmes de réservation.
Cependant, la véritable démocratisation de l’informatique ne s’est amorcée qu’au milieu des années 1970. Les pionniers comme Ed Roberts, avec le MITS Altair 8800, ont mis sur le marché des kits d’ordinateurs personnels que les passionnés pouvaient assembler eux-mêmes. Ces kits, bien qu’encore rudimentaires et principalement destinés aux amateurs et aux passionnés, ont allumé la mèche de ce qui allait devenir une véritable révolution technologique.
L’année 1977 est souvent considérée comme un tournant dans l’histoire de l’informatique personnelle, avec l’introduction de ce qui a été surnommé la « Trinité » des ordinateurs personnels : le Commodore, l’Apple II et le TRS-80. Ces ordinateurs ont non seulement amené la puissance de calcul à domicile mais ont également posé les bases d’une industrie multimilliardaire. L’ascension de Commodore, notamment avec le lancement du Commodore 64 en 1982, souligne l’appétit insatiable du public pour la technologie. De même, la décision d’IBM de se lancer dans le marché des PC en 1981, avec un modèle pré-installé avec MS-DOS, a non seulement légitimé la catégorie des ordinateurs personnels mais a également créé un standard qui influence encore l’industrie aujourd’hui.
Oui, vraiment, les années 70 et 80 du XXe siècle peuvent être considérées comme l’âge d’or de l’ordinateur personnel. Cette période a vu l’évolution de machines massives et coûteuses réservées à une élite, vers des dispositifs accessibles et abordables, ouvrant ainsi la voie à la révolution numérique que nous connaissons aujourd’hui.
Le Commodore 64 fut la figure mythique de l’informatique personnelle des années 1980.
Lorsque le Commodore 64 fut dévoilé au célèbre CES de Las Vegas, ce moment marqua un tournant sans précédent dans l’histoire de l’informatique domestique et annonça l’arrivée d’un ordinateur destiné à révolutionner le marché. Cet appareil est parvenu à fusionner puissance technique et accessibilité, offrant des caractéristiques exceptionnelles pour son époque.
Équipé d’un processeur MOS 6510 cadencé à 1 MHz et de 64ko de mémoire vive, le Commodore 64 offrait des performances remarquables. Sa capacité d’affichage, avec une résolution de 320×200 pixels en 16 couleurs, constituait une avancée significative par rapport aux normes établies dans les années précédentes. Sa polyvalence s’est également révélée impressionnante, offrant de multiples options de périphériques, de l’écran aux imprimantes, en passant par des lecteurs de cassettes ou de disquettes et des manettes de jeux. Son prix de lancement en France était notablement compétitif surtout en comparaison avec d’autres ordinateurs concurrents tels que l’Apple II.
L’analyse du succès phénoménal du Commodore 64 montre que, outre ses attributs techniques, c’est véritablement le domaine du jeu vidéo qui a propulsé cet ordinateur sur le devant de la scène. La disponibilité rapide de milliers de titres a fait de cet ordinateur un incontournable pour de nombreux ménages.
Il convient de mentionner que le Commodore 64 a connu plusieurs versions ultérieures, chacune offrant des améliorations en termes de performance. Néanmoins, en 1994, l’histoire du Commodore 64 prit une tournure tragique avec la faillite de son constructeur. Malgré cet épilogue, son héritage demeure influent dans le domaine de l’informatique. Les plus de 50 ans se souviennent certainement de cet ordinateur qui faisait la convoitise de tous les adolescents de l’époque !